Dans ce blog vous trouverez des portraits de quelques centaines de plantes et fleurs sauvages du Périgord. Au fil des saisons des nouvelles images seront ajoutées.

Corine Oosterlee, botaniste et photographe, vous propose également des Balades Botaniques guidées et autres activités autour de la flore sauvage, la végétation et la nature en Périgord. Pour en savoir plus regardez sur baladebotanique.fr.

Son site photographie est corineoosterlee.com.


30 décembre 2017

Hêtre


Les Hêtres (Fagus sylvaticus) ne sont pas très commun en Dordogne. Dans le temps, il y en avait, mais ils ont quasiment disparus.  Mais ça et là on les trouve encore, dans un petit vallon ombragée et humide, ou comme ici, sur une pente sur la rive gauche de la Dordogne. Le soleil ne vient ici que rarement.



Beaucoup d'arbres sont tombés. La forêt n'est plus entretenue, l'accès avec les machines forestières est impossible dans ce bois sur une pente de parfois 45°, et le prix du bois ne justifie pas l'abattage et debardage. Les arbres meurent d'une mort naturelle.





Un tronc mort, probablement d'un Tilleul, est tombé dans la rivière, et les feuilles de Hêtre sont tombées dessus. En Dordogne les Hêtres poussent en général ensemble avec des autres feuillus comme le Chêne, le Charme, le Châtaignier ou plus rarement le Tilleul. 







Les Hêtres sont des arbres majestueux avec des couleurs d'automne spectaculaires. Les feuilles bronzes ou cuivrées restent jusqu'au décembre sur les branches.



Tous les grands arbres commencent petit.




26 novembre 2017

Aspérule à l'esquinancie


Un brouillard givrant a donné une couche de blanc à toutes les plantes. Aussi à l'Aspérule à l'esquinancie (Asperula cynanchica). Elle est une petite plante des pelouses calcaires et endroits rocailleux, qui fleurit dès la fin de l'été jusqu'en hiver. Elle aime la chaleur mais supporte bien les premières gelées.



On ne peut pas dire qu'elle est une plante remarquable. Disons qu'elle est un peu grisâtre, les tiges fines et les feuilles étroites sont d'un vert grisâtre, même les fleurs blanc-rosé sont un peu grisâtres. Des feuilles il n'y a pas beaucoup, la plupart de la photosynthèse se joue dans les tiges.



Comme chez presque toutes les plantes de la famille des Rubiacées les fleurs font un croix formé par les quatre lobes de la corolle, et après la floraison il y aura deux petits fruits ronds par fleur.



Il faut la regarder de près pour voir sa beauté...



... même en hiver.



25 novembre 2017

Céraiste aquatique


Après une nuit froide la Céraiste aquatique (Myosoton aquaticum) n'est pas en pleine forme, elle penche un peu la tête.  Ce jolie petite fleur blanche pousse à proximité de l'eau, ici la Dordogne.





Elle est un peu plus exigeante que les orties qu'on trouve souvent à côté d'elle. Toutes les deux aiment des sols riches en azote, mais la Céraiste d'eau demande un taux d'humidité du sol plus élevée.



On pourrait la confondre avec une autre annuelle à fleurs blanches, le Mouron des oiseaux, les fleurs, la forme de la plante, les feuilles opposées se ressemblent beaucoup. Peut-être que la Céraiste aquatique est un peu plus grande. 




Le jour de la photo les fleurs étaient à peine ouvertes à cause du froid. La plante a l'air bien fragile, mais quand-même, elle peut vivre et fleurir longtemps, même en hiver.





27 octobre 2017

Paspale à deux épis


Ce jolie petite graminée tropicale se sent bien à l'aise en Périgord. Le Paspale à deux épis (Paspalum distichum) pousse dans des endroits humides où le niveau d'eau change souvent, comme ici dans un bras mort de la Dordogne.





Il est considéré comme envahissant parce qu'il peut couvrir rapidement une grande surface, grâce à ses stolons plus ou moins rampantes et parce qu'il pousse tellement vite qu'il gagne dans la compétition avec les autres plantes des milieux humides. Le froid le tue, mais les derniers hivers n'ont pas été tellement froid. Les colverts et autres canards sauvages le mangent avec grand plaisir, d'ailleurs.




Il est facile à reconnaître pendant la floraison, et la floraison dure longtemps, jusqu'en novembre. Au bout de chaque tige il porte deux épis avec des stigmates et étamines rouge foncé.




Les gaines des nouvelles feuilles sont aplaties et parfois un peu rouge avec des longs poils blancs; il n'y a pas (ou à peine) de ligule à l'endroit où la gaine se transforme en feuille.




24 octobre 2017

Millefeuille


Il y avait de la pluie et il faisait assez chaud cet octobre, donc la Millefeuille (Achillea millefolium) a recommencé de fleurir. Elle est une plante commune des endroits herbeux et ensoleillés, comme bords de route et prairies. Les plantes qu'on voit maintenant en fleur ont des tiges plus courtes qu'en été, peut-être parce qu'ils ont eu moins de temps pour pousser.




Les fleurs semblent pousser en ombelles, les petits rameaux florifères arrivent tous à la même hauteur. Mais chez les 'vrais' ombellifères, les membres de la famille des Apiacées, ces rameaux rayonnent tous du sommet de la tige ou de la branche, ce qui n'est pas le cas ici. La Millefeuille appartient à une famille différente, aux Asteracées.





Typique pour les Asteracées sont les fleurs composées. Ce qui ressemble une fleur est en fait une tête de fleurs composée de plusieurs petits fleurs en forme de tube et/ou ligule. Et chez le Millefeuille des dizaines de têtes de fleur forment ensemble une sorte d'ombelle. Chaque tête de fleur porte trois à cinq fleurs ligulées avec chacune une seule pétale blanche et ronde, et au centre quelques fleurs tubulées plutôt beige. La quantité de fleurs peut être considérable; on aurait pu appeler la plante 'Millefleur' sans être déraisonnable.






Les feuilles sont présentes pendant une grande partie de l'année. Quand on fauche la prairie le lame les laisse indemne et plus tard la plante peut produire des nouvelles tiges florifères. Les feuilles sont finement divisées, le nom Millefeuilles n'est pas déraisonnable non plus.

 

9 octobre 2017

Orme champêtre


Les feuilles commencent à tomber, et l'Orme champêtre (Ulmus minor) n'est pas en retard.




Ses feuilles sont régulièrement dentées et assymmétriques à la base, mais ce dernier trait n'est pas tellement visible sur cette photo.





D'ailleurs, l'Orme champêtre est un arbre (ou arbuste) plein de symmétrie et régularité. Les feuilles sont espacées à distances régulières sur les branches...


 ...et, à leur tour, les petites branches sont espacées à distances régulières sur les branches plus grandes.

Sur ces jeunes arbres en hiver les branches ont l'air bien épais. Non, ce n'est pas une maladie d'écorce, c'est de la subérisation. On peut trouver ce phénomène aussi sur certains autres arbres, comme par exemple l'Erable champêtre (Acer campestre). Des crêtes de liège ou d'écorce épaisse se développent le long des branches. Pourquoi? On ne sait pas trop, peut-être comme protection contre le froid ou les prédateurs. Apparemment l'arbre n'y souffre pas.










En tout cas, ce n'est pas un symptôme de la graphiose de l'Orme, une maladie fongique transmis par une petite coléoptère qui a fait disparaitre beaucoup d'Ormes en Europe. La graphiose donne aussi des changements d'écorce, mais on la reconnaît surtout parce que les grandes branches commencent à perdre leurs feuilles et à mourir.

On dit parfois que les ormes ont quasiment disparues à cause de la graphiose de l'orme. En fait, c'e n'est pas vrai, on trouve encore pas mal d'arbres, et surtout des jeunes plants. Surtout des arbres isolés ont survécu, et, en plus, la maladie n'atteint que les grandes branches et troncs, les jeunes repousses ne sont pas malades. Aussi le nombre de scolytes, l'insecte qui transmet la maladie, a apparemment baissé les dernières années.

En Dordogne l'Orme champêtre est très commun dans les haies champêtres et dans les lisières de forêt, elle est aussi un des premiers ligneux à pousser dans les champs de culture abandonnés.






La floraison est précoce, et les fruits ailés de forme ovale se développent en mars-avril, en même temps que les nouvelles feuilles.


17 septembre 2017

Euphraise dressée


L'Euphraise dressée (Euphrasia stricta) est une petite plante grêle qui pousse dans les prairies calcaires.







Maintenant, à la fin d'été elle n'a que quelques fleurs en haut de la tige, les autres sont fanées et elles ont fructifié.


 



En plein été dans une pré fleurie elle était encore entourée par ses hôtes, certaines graminées et léguminoses. Hôtes? Oui, l'Euphraise dressée est un hémiparasite, elle a de la chlorophylle mais elle se nourrit également sur les racines de certaines autres plantes. Souvent cela est bien visible, autour d'elle les herbes sont visiblement moins hautes et denses.





Les fleurs sont petites, rayées de pourpre avec une tache jaune sur la labelle inférieure, les feuilles et les bractées sont finement dentées.



16 septembre 2017

Boucage saxifrage


On les voit partout en ce moment, les ombelles légères du Boucage saxifrage (Pimpinella saxifraga). Dans prairies et friches sur calcaire il fleurit en abondance. Il n'a pas besoin d'un sol riche, sec et pauvre le convient parfaitement.




La plante est glabre dans le haut, avec des tiges lisses et fines. Il n'y a pas beaucoup de feuilles sur le tiges, et celles dans la rosette sont souvent presque disparues à la floraison.

 


Voilà quelques feuilles d'une rosette. On a l'impression qu'elles appartiennent à une autre espèce beaucoup plus verte et succulente que le Boucage saxifrage. Mais non, c'est bien lui.




Ici une ombelle en fruit. Les rayons ont tous à peu près la même longueur. Beaucoup d'Apiacées - plantes de la famille des ombellifères - ont une cercle de petites feuilles à la base des rayons, mais le Boucage saxifrage n'a pas d'involucre.




L'automne va arriver, le Boucage saxifrage continuera à fleurir encore un peu de temps.









30 août 2017

Jasione des montagnes


La photo ci-dessous date de mi-août; après les chaleurs de la semaine passée les boules bleues de la Jasione des montagnes (Jasione montana) sont quasiment fanées et il est beaucoup plus difficile de trouver la plante. Surtout si elle se cache parmi les herbes et ronces.




Les petites têtes de fleurs sont composées de quelques dizaines de fleurs campanulées. Oui, la Jasione des montagnes fait partie de la famille des Campanulacées, et aussi elle a la couleur bleu typique de cette famille.






Elle pousse dans des prairies négligées et ourlets sur sol sableux neutre ou acide, parfois un peu à l'ombre, et elle n'est pas tellement commune en Périgord.





Pour porter tant de fleurs, la plante a apparemment besoin de beaucoup de tiges.




15 août 2017

Campanule gantelé


Une grande plante qui n'a pas l'air trop soignée pousse parmi les ronces au bord d'un chemin. Elle a beaucoup de fleurs bleues.








La Campanule gantelé (Campanula trachelium) produit pendant tout l'été, et même après, des belles clochettes bleues ou lilas sur des tiges hautes et solides. Elle n'aime pas le plein soleil, donc on la trouve surtout à la lisière des bois; parfois en compagnie de la Campanule à fleurs agglomérées, qui commence à fleurir un peu plus tôt.





Les fleurs sont hirsutes, même à l'intérieur!




Les feuilles triangulaires sont également poilues. Ici celles d'un petit pied juste avant la floraison.





20 juillet 2017

Campanule à fleurs agglomérées


La Campanule à fleurs agglomérées (Campanula glomerata) est une plante des bords de chemins et routes et des lisières de forêt. Ici, elle est un peu cachée dans la végétation sur la berge fleurie d'un chemin; la Marjolaine sauvage avec ses têtes de fleurs roses est plus frappante.



Les petites clochettes bleu foncé sont groupées en quelques glomérules le long de la tige. La Campanule à fleurs agglomérées commence à fleurir en juin et, normalement, en août, c'est terminé; elle est vraiment une fleur d'été.



Parfois une tête de fleur ne porte que quelques fleurs, sur les grands exemplaires elle est souvent plus fournie.







Les feuilles sont longues, en coeur à la base et embrassant la tige.










19 juillet 2017

Millepertuis à quatre ailes


Le Millepertuis  à quatre ailes (Hypericum tetrapterum) fleurit abondamment cet été. C'est une plante qui peut atteindre presque un mètre de hauteur et qui pousse dans des endroits marécageux ou au moins un peu humides.






Ses tiges sont quadrangulaires avec des côtes bien marquées. Ils ont beaucoup de noeuds avec chacun deux feuilles sessiles, et presque chaque noeud porte des fleurs.





Sur les feuilles on voit des petits points transparents et parfois quelques points noirs. C'est juste visible à l'oeil nu, mieux vaut prendre une loupe. Les petits points noirs sont des glandes, et elles sont typiques pour les Hypéricacées. Le Millepertuis à quatre ailes n'en a pas beaucoup, comparé à certaines autres millepertuis.



Les fleurs sont des petites étoiles, cinq pétales jaune clair et des étamines qui s'étalent dans toutes les directions.





18 juillet 2017

Petite scutellaire


Sur les bords d'une petite route qui traverse une zône un peu tourbeuse pousse la Petite Scutellaire (Scutellaria minor). Elle a besoin d'eau et d'un sol acide pour vivre, et ici, les deux sont présents. En Périgord ce type d'habitat n'est pas très commun, mais dans les zônes ouvertes de la forêt de la Bessède on le trouve. La flore ici est exceptionnellement riche, et différente de celle des calcaires secs Jurassiens ou Maestrichtiens qui sont majoritaires en Périgord.






Les calices des fleurs de la Petite Scutellaire portent, bizarrement, une bosse, bien visible dans la photo. Les petites fleurs sont d'un rose pâle, tacheté avec des guides de nectar pourpre.





7 juillet 2017

Gesse à larges feuilles


Tôt le matin il y a encore quelques gouttes de rosée sur les grandes fleurs roses de la Gesse aux grandes feuilles (Lathyrus latifolius). Elles disparaîtront vite avec le soleil.





La plante continue longtemps à fleurir, même dans les journées chaudes de l'été. La Gesse à larges feuilles est la plus grande gesse sauvage qu'on peut rencontrer ici. Elle est une plante vivace qui peut atteindre une longueur de deux mètres. Cela ne se voit pas tout de suite: avec ses vrilles, elle pourrait s'attacher aux herbes et arbustes avoisinantes pour grimper en hauteur, mais souvent elle reste plutôt proche du sol.




Les Gesses ont en général (il y a quelques exceptions) une paire de folioles allongées avec entre les deux folioles une vrille plus ou moins ramifiée. Les tiges sont souvent ailées, cela veut dire qu'elles sont élargies par deux bandes aplaties.

La Gesse à larges feuilles aime les lisiéres de champs et des bois, ici elle pousse parmi les fougères à la limite d'une châtaigneraie. On voit les gousses longues qui commencent à se developper.






Elle est une cousine proche des pois de senteur du jardin, mais au contraire de celle-là, la Gesse à larges feuilles n'est pas très parfumé.





2 juillet 2017

Chicorée amère


Le grand prix pour la fleur la plus bleue sera peut-être gagné par la Chichorée amère (Cichorium intybus).





Ci-dessous, cette couleur fait un beau contraste avec les céréales prêts à recolter parmi lesquelles elle pousse. On la trouve souvent dans les cultures, mais aussi dans les jardins, sur les bords de route ou dans des lieux un peu rudéralisées.





Les tiges zigzaguent dans toutes les directions. On ne voit plus les feuilles, elles sont disparues à la floraison.





La Chicorée amère est une soeur des chicorées et les endives du jardin et, en fait, ses feuilles sont comestibles, mais tellement amères qu'on n'est pas trop tenté de les ajouter à une salade.

Pour voir les fleurs il ne faut pas attendre jusqu'à la fin de la journée.





On risque de ne voir que une plante verte, les fleurs ne sont ouvertes que le matin et parfois le début d'après-midi.