Dans ce blog vous trouverez des portraits de quelques centaines de plantes et fleurs sauvages du Périgord. Au fil des saisons des nouvelles images seront ajoutées.

Corine Oosterlee, botaniste et photographe, vous propose également des Balades Botaniques guidées et autres activités autour de la flore sauvage, la végétation et la nature en Périgord. Pour en savoir plus regardez sur baladebotanique.fr.

Son site photographie est corineoosterlee.com.


31 mai 2015

Un drame


Chez la plupart des fleurs le pollen est une sorte de poussière fine. Quand un insecte visite une fleur il en est saupoudré et il le porte dans ses poils vers une autre fleur qui sera ainsi pollinisée.

Chez les orchidées, on trouve dans chaque fleurs deux pollinies en forme de petite massue. Au sommet de la pollinie se trouve le pollen, à l'autre côte de la colle. Quand un insecte visite la fleur, la pollinie se détache et se colle à la tête de l'insecte. L'insecte poursuit son chemin avec une ou deux protubérations sur sa tête. Quand il commence à butiner un autre fleur, le bout avec le pollen de la petite massue touche le stigmate de celle-là et elle sera pollinisée.

Si tout va comme il se doit.


Voilà un petit papillon, un Damier des prés (Mellicta parthenoides) posé sur un Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), dans la lumière douce du soir. Oui, c'est beau!



Mais il ne bouge pas du tout! Est-ce qu'il est endormi? Non, il est épuisé, et peut-être affamé, au milieu des fleurs pleines de nectar.



Après quelques minutes il commence à bouger et il essaye de mettre son proboscis dans une fleur. Le nectar se trouve au fond de l'éperon fin et long de la fleur. Il n'arrive pas à le faire, son proboscis ne rentre pas.
Des pollinies d'orchidée s'y sont collées et elles empêchent qu'il le rentre dans l'éperon. Sur les photos on voit les pollinies comme des petits objets jaune et violet.




Il essaye de se débarasser des pollinies, il frotte sa patte le long du proboscis. En vain, la colle est trop forte.



Encore une fois. Non, il n'y arrive pas.




Il n'a plus d'énergie pour continuer. Il ne peut même pas replier son proboscis comme il le faut. Est-ce qu'il va survivre? Non, si la colle ne lâche pas, il va mourir de faim et de soif et de fatigue.

On ne peut pas l'aider avec une pincette, il est trop fragile. Et on ne peut pas amener les papillons sauvages chez le vétérinaire. Non, ça ne va pas.



24 mai 2015

Sérapias à labelle allongé


Cette orchidée à couleur chair pousse dans une prairie maigre.



Le Sérapias à labelle allongé (Serapias vomeracea) a de la chlorophylle mais la couleur verte n'est à peine visible, il y a beaucoup de pigments rouges, dans la fleur comme dans les autres parties de la plante. Le labelle a une pilosité dense de la même couleur, apparemment pour attirer les insectes.



Ophrys mouche


Les mouches, apparemment elles sont partout!




L'Ophrys mouche (Ophrys insectifera) produit des fleurs qui ressemblent beaucoup à ces insectes. Cet année cette petite orchidée fleurit en abondance. Non, les jeunes sauterelles ne sont pas des fleurs.

23 mai 2015

Deux plantes messicoles


Dans ce champ de céréales l'agriculteur a oublié de désherber les bords. Tant mieux pour les fleurs! Le Caucalis à feuilles de carotte (Caucalis platycarpos) est une petite plante devenue très rare. Seulement dans quelques coins oubliés on la trouve encore. Maintenant il est en fleur, dans quelques semaines les fruits qui portent des épines crochues vont mûrir (Voir aussi ici).




Il est possible de passer à côté du Caucalis à feuilles de carotte sans le voir, mais il est impossible de manquer le Miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris) qui pousse au même endroit. Il est simplement trop bleu!



Ci-dessus, tôt le matin, ses fleurs ne sont pas encore complètement ouvertes.



Quand le soleil monte les étoiles bleues s'ouvrent complètement.