Dans ce blog vous trouverez des portraits de quelques centaines de plantes et fleurs sauvages du Périgord. Au fil des saisons des nouvelles images seront ajoutées.

Corine Oosterlee, botaniste et photographe, vous propose également des Balades Botaniques guidées et autres activités autour de la flore sauvage, la végétation et la nature en Périgord. Pour en savoir plus regardez sur baladebotanique.fr.

Son site photographie est corineoosterlee.com.


27 octobre 2017

Paspale à deux épis


Ce jolie petite graminée tropicale se sent bien à l'aise en Périgord. Le Paspale à deux épis (Paspalum distichum) pousse dans des endroits humides où le niveau d'eau change souvent, comme ici dans un bras mort de la Dordogne.





Il est considéré comme envahissant parce qu'il peut couvrir rapidement une grande surface, grâce à ses stolons plus ou moins rampantes et parce qu'il pousse tellement vite qu'il gagne dans la compétition avec les autres plantes des milieux humides. Le froid le tue, mais les derniers hivers n'ont pas été tellement froid. Les colverts et autres canards sauvages le mangent avec grand plaisir, d'ailleurs.




Il est facile à reconnaître pendant la floraison, et la floraison dure longtemps, jusqu'en novembre. Au bout de chaque tige il porte deux épis avec des stigmates et étamines rouge foncé.




Les gaines des nouvelles feuilles sont aplaties et parfois un peu rouge avec des longs poils blancs; il n'y a pas (ou à peine) de ligule à l'endroit où la gaine se transforme en feuille.




24 octobre 2017

Millefeuille


Il y avait de la pluie et il faisait assez chaud cet octobre, donc la Millefeuille (Achillea millefolium) a recommencé de fleurir. Elle est une plante commune des endroits herbeux et ensoleillés, comme bords de route et prairies. Les plantes qu'on voit maintenant en fleur ont des tiges plus courtes qu'en été, peut-être parce qu'ils ont eu moins de temps pour pousser.




Les fleurs semblent pousser en ombelles, les petits rameaux florifères arrivent tous à la même hauteur. Mais chez les 'vrais' ombellifères, les membres de la famille des Apiacées, ces rameaux rayonnent tous du sommet de la tige ou de la branche, ce qui n'est pas le cas ici. La Millefeuille appartient à une famille différente, aux Asteracées.





Typique pour les Asteracées sont les fleurs composées. Ce qui ressemble une fleur est en fait une tête de fleurs composée de plusieurs petits fleurs en forme de tube et/ou ligule. Et chez le Millefeuille des dizaines de têtes de fleur forment ensemble une sorte d'ombelle. Chaque tête de fleur porte trois à cinq fleurs ligulées avec chacune une seule pétale blanche et ronde, et au centre quelques fleurs tubulées plutôt beige. La quantité de fleurs peut être considérable; on aurait pu appeler la plante 'Millefleur' sans être déraisonnable.






Les feuilles sont présentes pendant une grande partie de l'année. Quand on fauche la prairie le lame les laisse indemne et plus tard la plante peut produire des nouvelles tiges florifères. Les feuilles sont finement divisées, le nom Millefeuilles n'est pas déraisonnable non plus.

 

9 octobre 2017

Orme champêtre


Les feuilles commencent à tomber, et l'Orme champêtre (Ulmus minor) n'est pas en retard.




Ses feuilles sont régulièrement dentées et assymmétriques à la base, mais ce dernier trait n'est pas tellement visible sur cette photo.





D'ailleurs, l'Orme champêtre est un arbre (ou arbuste) plein de symmétrie et régularité. Les feuilles sont espacées à distances régulières sur les branches...


 ...et, à leur tour, les petites branches sont espacées à distances régulières sur les branches plus grandes.

Sur ces jeunes arbres en hiver les branches ont l'air bien épais. Non, ce n'est pas une maladie d'écorce, c'est de la subérisation. On peut trouver ce phénomène aussi sur certains autres arbres, comme par exemple l'Erable champêtre (Acer campestre). Des crêtes de liège ou d'écorce épaisse se développent le long des branches. Pourquoi? On ne sait pas trop, peut-être comme protection contre le froid ou les prédateurs. Apparemment l'arbre n'y souffre pas.










En tout cas, ce n'est pas un symptôme de la graphiose de l'Orme, une maladie fongique transmis par une petite coléoptère qui a fait disparaitre beaucoup d'Ormes en Europe. La graphiose donne aussi des changements d'écorce, mais on la reconnaît surtout parce que les grandes branches commencent à perdre leurs feuilles et à mourir.

On dit parfois que les ormes ont quasiment disparues à cause de la graphiose de l'orme. En fait, c'e n'est pas vrai, on trouve encore pas mal d'arbres, et surtout des jeunes plants. Surtout des arbres isolés ont survécu, et, en plus, la maladie n'atteint que les grandes branches et troncs, les jeunes repousses ne sont pas malades. Aussi le nombre de scolytes, l'insecte qui transmet la maladie, a apparemment baissé les dernières années.

En Dordogne l'Orme champêtre est très commun dans les haies champêtres et dans les lisières de forêt, elle est aussi un des premiers ligneux à pousser dans les champs de culture abandonnés.






La floraison est précoce, et les fruits ailés de forme ovale se développent en mars-avril, en même temps que les nouvelles feuilles.