Après plus d'un an, je vous propose de nouveau des portraits de plantes du Périgord sur ce blog.
Les fougères sont des plantes à spores. Dans leur cycle de vie les spores donnent naisssance à des structures qu'on appelle prothalles. Ces prothalles ne ressemblent pas du tout à la fougère comme nous la connaissons, elles sont des toutes petites et n'ont pas de frondes. Sur ces prothalles les organes sexuelles, elles aussi très petites, se forment et après fécondation la sporophyte, la 'vraie' fougère, la plante que nous reconnaîtrons facilement comme telle, se développe. Quand la fougère a atteint la maturité elle produit les spores et le cycle peut recommencer.
La plupart des fougères a besoin d'humidité au stade des prothalles, si non la fécondation ne peut pas prendre place. Pas de problème dans les régions montagnardes avec les pentes ombragées et beaucoup d'eau qui coule sur les rochers, mais ici en Dordogne où l'eau disparaît vite dans le rocher calcaire poreuse c'est un peu plus compliqué.
Donc le Périgord n'est pas spécialement riche en fougères. Mais, surtout dans les vallées, on peut trouver des beaux endroits couverts de frondes. Comme ci-dessous, sur un ancien chemin où il y a encore les restes des murets de pierre qui l'ont jadis bordé.
Nous verrons ici beaucoup de longues 'langues' du Langue de cerf (Asplenium scolopendrium), au centre de l'image en haut du 'mur' les frondes une fois divisées d'un Polypode (Polypodium sp.) et un peu plus à droite des petites frondes plus fines de la Doradille noire (Asplenium adiantum-nigrum).
De celle-là, voilà son portrait au printemps, quand les nouvelles frondes sortent du sol. La Doradille noire a des tiges noires et des frondes qui sont plusieurs fois divisées en fines pinnules.
Elle pousse dans les forêts des feuillus, surtout les chênaies et charmaies mais aussi dans les bois mixtes avec des châtaigniers, et parfois elle accepte des lieux ensoleillées pendant une partie de la journée.
Il ne la faut pas beaucoup de sol, un trou dans un muret suffit ! Pour pousser, la Doradille noire préfère des endroits pas tout à fait horizontales, même si en général elle ne cherche pas trop la verticalité.
Cette fougère élégante et légère ne devient jamais plus grande d'un demi-mètre.
Au bord d'un chemin forestier, sous les chênes pubescentes, la Doradille noire a formé une grande colonie. Au mois de mai quelques frondes de l'an dernier sont encore présentes mais elle jaunissent et vont disparaître bientôt.