Dans ce blog vous trouverez des portraits de quelques centaines de plantes et fleurs sauvages du Périgord. Au fil des saisons des nouvelles images seront ajoutées.

Corine Oosterlee est botaniste et photographe plasticienne. Son site corineoosterlee.com.


27 mars 2018

Véronique à feuilles de lierre


Cette Véronique est l'une des premières à fleurir et elle est vraiment petite. On la trouve assez facilement sur des vieux murs, dans les jardins et sur les bords des chemins. Elle a des feuilles plus ou moins trilobées, comme le lierre, de là son nom: Veronique à feuilles de lierre (Veronica hederifolia).




Les fleurs bleues avec la gorge blanchâtre ne s'ouvrent quand il y a soleil, et elles ne dépassent pas les cinq millimètres de diamètre.




La corolle a quatre lobes, comme chez toutes les Véroniques.




Il est fin mars, et déjà, des fruits se développent.



25 mars 2018

Violette hérissée


Normalement on ne trouve pas souvent la Violette hérissée (Viola hirta) dans des endroits humides, mais ici elle pousse proche d'un ruisseau parmi les Ficaires (Ficaria verna) jaunes.




Les différentes espèces de petites violettes de printemps se ressemblent beaucoup, ce sont les détails qui font la différence.






La Violette hérissée a des sépales arrondis...



... et, comme son nom le dit, elle porte des poils qui se trouvent sur les feuilles. Il faut vraiment une loupe pour les voir, ces poils sont tellement petits.





Ici quelques pieds dans les fougères à la lisière d'un bois, le milieu habituel de cette espèce.




15 mars 2018

Fritillaire pintade


Les Fritillaires (Fritillaria meleagris) sont en fleur!



Chaque année en mars elles font la fête.

Dans les vallées humides, en plein soleil dans une prairie où sous les arbres proche du ruisseau les petites clochettes pourpres paraissent.






En général elles sont en compagnie des autres fleurs printanières, comme ici avec le jaune contrastant des Ficaires.





Ou, pour rester dans les tons de rose, avec les Cardamines des prés.



13 mars 2018

Chardon à capitules denses


Au milieu d'une toute petite route poussent toutes sortes de plantes, le goudron est à peine visible. Les rosettes épineuses sont parues l'automne dernier, et, normalement, elles devraient donner cet année des tiges florifères.














À cet endroit cependant il n'est pas probable que des chardons d'un mètre de hauteur paraîtront. Juste à côté, au bord de la route il y a une autre rosette. Là, les circonstances sont plus favorables au developpement du Chardon à capitules denses (Carduus pycnocephalus).



Les feuilles de la rosette sont un peu molles et bien pourvu de poils en dessous. Les pointes épineuses sont blanches.

Le Chardon a capitules denses est une plante assez grêle. Fin mai et juin il fleurit avec beaucoup de petites têtes de fleurs.





Peut-être que la couleur vire un peu plus vers le rose que chez les autres chardons. Les tiges sont couvertes d'épines et de poils qui donnent la plante un aspect grisâtre. Les feuilles ne sont plus molles et elles sont bien piquantes.






La partie de la tige sous les fleurs ne porte pas des épines, seulement des poils soyeux.



Le chardon à capitiles denses est très rare en Dordogne, mais peut-être qu'on sous-estime sa présence parce qu'il n'est pas très frappant. Il aime les cultures et les endroits un peu rudéralisés. C'est une plante du pourtour Méditeranéen qui a été introduite en Amérique et Australie. Sur ces continents elle est devenue une invasive difficile à éradiquer. Mais ici, on est content de la trouver!





28 février 2018

Pissenlit


Dans des coins abrités on voit déjà quelques Pissenlits (Taraxacum sp.) en fleur malgré le froid.





Un rayon de soleil suffit.




Ici, ils égayent les bords d'un ancien lavoir.

Le pissenlit n'est pas une espèce comme les autres. Il est bien difficile de décider quelles espèces font partie du genre Taraxacum. Les Pissenlits se réproduisent souvent de manière agamosperme, cela veut dire que les nouvelles plantes naissent des graines issus de ovocytes non fécondés, donc en fait elles sont des clones de la plante mère. Il est possible que toute une population est issue de la même plante, on parle d'une lignée asexuelle plutôt que d'une espèce. Si on considérait chaque lignée comme une espèce, il y avait des centaines, peut-être des milliers, d'espèces. Pour compliquer les choses, certaines plantes connaissent quand-même la réproduction sexuelle et il est possible qu'on trouve à coté de ces lignées des hybrides.

Pour des raisons pratiques on regroupe les lignées qui se ressemblent  en sections.




Bonne chance que les fleurs sur cette photo sont des Taraxacum fasciatum, une lignée qui fait partie des Ruderalia, la section la plus commune en Dordogne.



Soufflez fort!






Si on les regarde de près, on voit que les graines sont plus ou moins épineuses. Leur couleur est variable selon l'espèce/lignée.







13 février 2018

Ortie


Les Orties (Urtica dioica) sont des plantes solides. Elles ont continué à pousser pendant tout l'hiver et maintenant elles ont l'air un peu froissées par la pluie, la neige et le givre, mais pas plus que ça.




L'Ortie aime l'azote, pour cette raison on la trouve presque partout ou les humains ont altére le sol et aussi dans des endroits où il y a un apport naturel de cette matière. Des terrains vagues, des tas de compost ou fumier abandonnés, après la défriche, les jardins, au bord de la rivière...




Elles sont piquantes, mais quand-même esthétique avec une petite bordure de givre.




L'Ortie est dioique, cela veut dire que les fleurs femelles et mâles ne poussent pas sur la même plante. Ici une plante avec des fleurs femelles déjà en fruit. Les graines ont une longue durée de vie dans le sol, ce qui aide à comprendre la résilience de l'Ortie.



Un papillon, la Petite tortue (Aglais urticae), dépose ses oeufs de préférence sur les Orties. Une masse de petites chenilles se nourrit des feuilles et des fleurs.




Qui nous regarde ici? Il donne l'air d'être à l'affût, mais il est végétarien...



10 février 2018

Rosettes


Après un mois de janvier assez doux, les rosettes des orchidées se developpent bien. Les orchidées d'ici hivernent dans le sol, avec un rhizome ou des tubercules. Chez beaucoup d'espèces les premières feuilles apparaissent longtemps avant les fleurs, à la fin d'hiver. Souvent, la plupart de ces feuilles a déjà disparu à la floraison.



Au pied d'un chêne au bord d'une petite route cette rosette se présente bien. Elle est bien grande et elle appartient à un Ophrys mouche (Orchis insectifera), une orchidée assez commune sur sol calcaire en Périgord.




Au mois de mai, quand il est en fleur, il est plus difficile de trouver l'Ophrys mouche parmi les autres plantes, ses petites fleurs noires  sont assez discrets. Et oui, en fait, elles ressemblent des mouches, ailes et antennes incluses.





Dans cette pelouse rase et pauvre poussent beaucoup d'orchidées. Ici les rosettes des deux espèces les plus communes. Les trois rosettes à feuilles grisâtres et un peu rondes donneront fin mars les hampes florales de l'Ophrys occidental (Ophrys occidentalis). La rosette aux feuilles allongées en gouttière est d'un Orchis bouffon (Anacamptis morio), qui commence à fleurir deux semaines plus tard.




L'Ophrys occidental atteint  entre un et deux décimètres de hauteur. Ce pied, au début de la floraison, est encore petit.




Un Orchis bouffon juste avant le début de la  floraison.