Dans ce blog vous trouverez des portraits de quelques centaines de plantes et fleurs sauvages du Périgord. Au fil des saisons des nouvelles images seront ajoutées.

Corine Oosterlee, botaniste et photographe, vous propose également des Balades Botaniques guidées et autres activités autour de la flore sauvage, la végétation et la nature en Périgord. Pour en savoir plus regardez sur baladebotanique.fr.

Son site photographie est corineoosterlee.com.


15 décembre 2023

Inule à feuilles de spirée

 

Une journée de brouillard en hiver. On est sur les côteaux de la Dordogne. En descendant la pente on arrive sur un petit promontoire parmi les chênes. Il n'y a plus de fleurs mais les dépouilles des vivaces qui ont poussé ici dans une autre saison sont encore bien visibles. 

 


 

Des brins d'herbe, des feuilles tombées, et les grandes tiges devenues noires de l'Inule à feuilles de spirée (Inula spiraeifolia) couvrent la petite butte. C'est une plante des côteaux calcaires secs et on ne la voit pas trop souvent ici.


 

L'Inule à feuilles de spirée pousse en général en touffe ou en grand groupe et ses tiges portent des corymbes denses avec des petits capitules.On ne voit plus que les fleurs sont jaunes maintenant.


Pour cela, il faut attendre l'été.




 

Au mois de juillet c'est une plante qui a de la présence! 

 





 

Ici, le vent, ou peut-être un chevreuil, à réussi à faire coucher les tiges comme les brins dans un champ de blé. Pas évident, ces tiges sont rigides et ont tendance de garder la position verticale. Les feuilles allongées sont plus ou moins dressées et il y a toujours beaucoup.

 

Une autre Inule la ressemble beaucoup et il est facile de confondre les deux espèces. Parfois elles poussent l'un à proximité de l'autre. L'Inule à feuilles de saule (Inula salicina) est moins rare et elle pousse aussi dans des endroits moins secs et moins calcaire.

 

 

Elle a des capitules plus grandes, solitaires sur la tige ou en corymbes moins denses. Et ses feuilles sont étalées à l'horizontale et légèrement embrassantes.

 

 

4 septembre 2023

Sorgho d'Alep

 

Maintenant les tournesols sont assèchés, mais il y a quelques semaines ils étaient encore en fleur. Leurs hautes tiges étaient dépassées par une nuage d'épis roux d'une très grande graminée.


 

 

Le Sorgho d'Alep (Sorgho halepensis) est une plante vivace très répandue dans les champs agricoles. Il pousse bien dans les circonstances qui sont bon pour les les cultures. Beaucoup d'azote et un sol meuble le permettent à se développer très vite. Il a un système racinaire étendu et solide et produit beaucoup de graines. Il supporte mieux que les cultures la sècheresse et la châleur, et ne craint pas l'humidité. Il est tellement compétitif aux cultures que, en quelques années, des grandes colonies peuvent se former. On le trouve aussi sur les bords de routes et dans les friches, les roues de tracteur amènent les graines partout. Il est considéré comme envahissant, en effet, on le voit de plus en plus chez nous en Périgord.




 

Pourtant, c'est une belle plante, décorative dans les champs. Et aussi dans une vase. Les grandes chaumes font un beau contraste avec les fleurs d'été comme zinnias, dahlias et cosmos. 


 

Pendant la floraison les grands épis légères et plumeuses portent des petites étamines vert clair.



 

 

La nervure centrale des feuilles est blanche, le Sorgho d'Alep est facile à reconnaître même si il n'est pas en fleur. 



15 juillet 2023

Liseron des Cantabriques

 

On ne le trouve presque plus en fleur maintenant. Sur les tiges ramifiées il n'y a que les petits fruits.

 


 

Mais il y a deux mois le Liseron des Cantabriques (Convolvulus cantabrica) fleurissait partout dans les pelouses et sur les côteaux au sol sec et calcaire.

 


 

Cette pelouse est parsemée de ses fleurs roses parmi les épis fleuris d'une graminée, la Koelérie de Valais (Koeleria vallesiana) et des autres plantes typiques pour cet habitat. C'était au mois de mai, il y avait encore beaucoup de vert, les plantes profitaient de l'humidité de la saison pour pousser et fleurir.



 

Le Liseron des Cantabriques a des fleurs pentagonales roses sur des tiges plus ou moins couchées au sol. Contrairement à celles des autres Liserons, elles ne grimpent pas. 


 

Ses feuilles sont longues et un peu duveteuses avec des bords légèrement ondulés. Et les fleurs se ferment la nuit, au petit matin elles ne sont pas encore ouvertes.

 


 

Et voilà!

5 juillet 2023

Arum d'Italie

 

Il y a deux mois, on pouvait trouver cette fleur un peu bizarre partout dans les forêts sous les arbres. Peut-être que l'inflorescence de L'Arum d'Italie (Arum italicum) n'est pas particulièrement belle, mais elle est très efficace.



La spathe, cette grande bractée blanchâtre, enveloppe dans sa partie inférieure les fleurs minuscules, bien cachées de la vue. Seulement une sorte de massue jaune est visible, celle-là attire des petites mouches.



 

Ces mouches descendent dans la partie basse de la spathe où elles trouvent la bonne odeur des fleurs et le bon goût du pollen. Tant mieux que ça sent bon, parce qu'elles ne peuvent pas sortir, l'entrée est bloquée par des poils qui les empêchent de remonter. Seulement après la pollinisation ces poils s'assèchent et les mouches sont libres pour s'envoler et trouver une nouvelle spathe-piège.

Le résultat de cette démarche un peu spéciale: des baies. 

 

 

Maintenant, début juillet, elles sont encore vertes ou juste un peu orangées. L'anneau pâle au-dessous les fruits est la reste de la spathe fanée et tombée il y quelques semaines.



 

Bientôt les baies vont prendre une couleur rouge vraiment attractif. En plus, elles sont sucrées! Attention, elles sont très toxiques pour nous (mais il y a des oiseaux qui les peuvent manger sans problème et parfois aussi les chevreuils et des petits rongeurs).



 

Seulement à la fin de l'hiver et au début de printemps on peut trouver les jolies feuilles tachetées; elles disparaissent quand les spathes se forment. La plante est vivace, une racine souterraine survit.



 

Des feuilles d'Arum d'Italie non-tachetées existent aussi, elles sont petites et appartiennent aux jeunes plantes de l'année.


22 mars 2023

Jonquille

 

Cette fleur qui nous montre sa trompette est une Jonquille (Narcissus pseudonarcissus). Ses tépales blancs sont presque fanées. Est-ce qu'elle est seule?


 

Bien sûr que non, les Jonquilles poussent généralement en grandes colonies et le sol de ce forêt en haut d'une falaise est tâcheté de longues feuilles vert franc.

 


 

La plupart des bulbes de Jonquille ne font que des feuilles, seulement après quelques années et quand les circonstances sont bonnes, elles vont porter des fleurs. Beaucoup de ces bulbes ne fleuriront jamais. La Jonquille se reproduit par des graines mais aussi par des petites bulbes qui se développent à côté des bulbes florifères. Ainsi, dans quelques dizaines d'années, peut-être même des centaines d'années, la colonie peut s'étendre sur une grande surface.

 


 

La Jonquille aime l'humus et les endroits avec un ombre légère et un peu d'humidité dans le sol. Ici il pousse en haut d'une pente raide, hors de portée pour la cueillette sauvage. En Dordogne, les Jonquilles sont assez rares et elles sont tellement jolies que des gens déterrent les bulbes pour décorer leur jardin, mais ici elles peuvent persister.

Ce groupe au bord de la pente risque de perdre l'équilibre et glisser vers le bas. En effet, en bas quelques plantes ont pris racine, même si elles ne fleurissent pas, peut-être le résultat de chutes antérieures.



La Jonquille est à l'origine de nombreuses cultivars, parfois après hybridation avec des autres Narcisses. Mais cette plante ici est vraiment sauvage. Elle est plus petite que les Narcisses du jardin, et bicolore au lieu de jaune.

 


 

Le microclimat fait une différence, dans cet endroit sur la hauteur il y a nettement plus de plantes encore en fleur. Plus de soleil, moins de vent, moins d'ombre des rochers?


8 mars 2023

Saule cendré

 

Ces branches sont un peu cannelées, quand on enlève l'écorce on voit que le bois est strié. C'est typique pour le Saule cendré (Salix atrocinerea). Il est parfois difficile de distinguer les différentes espèces de Saule qui, en plus, s'hybrident facilement. En Dordogne, le Saule cendré est l'espèce le plus commun.


 

Ce grand arbuste ou petit arbrisseau pousse presque partout ou il y a de l'humidité pendant une grande partie de l'année.

 

Ici, un vieil exemplaire au bord d'une mare. Il a terminé sa floraison avant que les feuilles commencent à se développer et les châtons mâles qui ont dispersé leur pollen sont tombés et flottent maintenant sur l'eau. Les Salicaceae (la famille des Saules et Peupliers) sont tous dioiques. Ils ont des fleurs unisexuées (avec des pistils ou des étamines, jamais les deux dans la même fleur) et sur chaque individu on trouve soit des fleurs pistillées soit des fleurs étaminées, jamais les deux sur la même plante.

 

 

Les châtons sont duveteux, c'est peut-être pour cette raison qu'on les appelle 'châtons', mais quand ils sont en pleine floraison on ne voit pas trop les poils duveteux, les longues étamines avec au bout le pollen jaune dépassent le duvet. Dans chaque châton on trouve des dizaines de fleurs, chacune avec deux étamines.



 

Les châtons femelles grandissent et changent de gris en vert, ils commencent à s'ouvrir. Comme chez les châtons mâles, il y a des dizaines de fleurs. Chaque fleur contient une capsule ovale, une petite structure verte avec une pointe jaune. La capsule (qui va contenir plus tard la graine) a à son sommet les pistils jaunes.

 


 

Quelques gouttes de la pluie longtemps attendue s'accrochent aux châtons. Une feuille de l'an dernier n'est pas tombée, elle est plutôt ovale que linéaire chez le Saule cendré.