Dans ce blog vous trouverez des portraits de quelques centaines de plantes et fleurs sauvages du Périgord. Au fil des saisons des nouvelles images seront ajoutées.

Corine Oosterlee est botaniste et photographe plasticienne. Son site corineoosterlee.com.


28 avril 2016

Consoude tubéreuse


La Consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum) aime des endroits humides et ombragées, comme les sous-bois proche d'un ruisseau. Elle ne vient presque jamais seule et souvent elle forme un tapis sous les arbres.






Sa floraison dure jusqu'à l'apparition de feuilles sur les arbres, ainsi elle profite de la lumière qui traverse les branches nues.





Les petites clochettes pendantes sont visitées par des bourdons et abeilles.


17 avril 2016

Ophrys miroir


Quelle surprise! Un Ophrys miroir (Ophrys speculum) sous la pluie Périgourdine! Bleu martin-pêcheur, jaune soleil, brun chocolat...

Un peu comme un chien mouillé, quand-même.






Cette petite orchidée aux couleurs vives pousse normalement en Portugal, en Maroc, en Lybie ou dans des autres pays bien au sud de la France. On ne la trouve que très très rarement dans nos régions. En Dordogne, peut-être trois pieds par an dans tout le département. Comme beaucoup d'Ophrys elle a besoin d'un insecte pollinisateur pour se reproduire, en ce cas l'hyménoptère Dasycolia ciliata. L'Ophrys miroir émet des substances qui ressemblent bien les phéromones de cette guèpe, et le bord du labelle est couvert de poils bruns, et sa forme et ses couleurs font que le labelle ressemble vraiment à une femelle Dasycolia. L'orchidée fait tout le possible pour attirer un mâle Dasycolia, qui ensuite devrait essayer de copuler avec la fleur, et ainsi ramasser le pollen pour le transporter vers une autre fleur et la féconder.


Seulement, ça ne marche pas ! Dasycolia ciliata ne vit pas en France.

Et cette fleur pousse quand-même en France. Comment ça? Bonne question. Plusieurs réponses possible.

(1)
Les graines d'Ophrys miroir sont venues ici avec la boue collée sur les chaussures ou les roues de voiture de quelqu'un qui a passé ses vacances en région Méditeranéenne à la saison de fructification des orchidées. C'est possible, ça peut arriver, mais pour cet exemplaire ce n'est pas probable du tout.

(2)
Les graines de cet Ophrys sont transportées sur une grande distance avec les courants d'air haut dans l'atmosphère. Cela est possible; les graines d'orchidées sont très légères.


(3)
Le Dasycolia est venue jusqu'en France, peut-être avec le rechauffement climatique, sans être aperçu. Ou l'Ophrys miroir a trouvé un autre pollinisateur. En théorie, possible, mais en ce cas, on aurait trouvé des plantes qui font des graines. Ce qui n'est pas le cas.


En fait, les pieds qu'on trouve ici sont toujours seuls ou presque seuls, un indice que la plante ne répand pas des graines et qu'il n'y a pas de nouvelles plantes issues de ces graines autour d'elle.




Donc il est probable que chaque pied naît d'une graine venue de loin et que l'Ophrys miroir ne se reproduit pas du tout en France. Il faut répandre beaucoup de graines à cette façon pour que quelquesunes parmi elles tombent dans un sol fertile et adapté à ses besoins.

Or, l'Ophrys miroir aime les pelouses calcaires chaudes et ensoleillées, et le changement climatique fait que les pelouses calcaires en France se rechauffent. Donc, peut-être qu'on va rencontrer cette petite orchidée plus souvent. Et on ne sait pas, mais peut-être son pollinisateur déménagera vers le nord aussi...








29 mars 2016

Cardamine des prés


La Cardamine des prés (Cardamine pratensis) pousse de préférence sous les arbres ou au bord d'un chemin, à des endroits pas trop sec, un peu herbeux, ou le soleil peut pénétrer. Ici elle égaye un petit bois au bord d'un ruisseau.



Elle appartient à la famille des Brassicacées, comme le chou et le colza et d'ailleurs la plupart de ces petites fleurs blanches qui sont maintenant en fleur (Les petites blanches). Les quatre petales sont légèrement veinés. 



Il faut aller vite pour la voir encore en fleur, la floraison est de courte durée !

22 mars 2016

Euphorbe réveil-matin


L'Euphorbe réveil-matin (Euphorbia helioscopia) porte son nom avec justesse. Ses ombelles jaunâtres se tournent toujours vers le soleil et elle fleurit dès que le soleil se montre à la fin d'hiver.

Ici deux petits exemplaires dans une pelouse sèche.




Les bractéoles forment une sorte de coupelle sur laquelle les fleurs, de la même couleur jaune-vert, sont posées.








Les plantes ci-dessous sont beaucoup plus grandes, elles poussent sur un sol plus riche dans un champ de colza. Elles portent chacune plusiers ombelles. Les longues tiges rousses ont déjà perdu leurs feuilles.




Les fleurs sont visitées par beaucoup de petits insectes.






Elles ont une forme bizarre caractéristique pour les Euphorbes. 




Dans cet agrandissement on voit les cyathèques, des structures entourées par des glandes. Dans l'Euphorbe réveille-matin le cyathèque ressemble à un petit panier avec quatre oeufs posés sur le bord. Au milieu des oeufs on voit les étamines avec le pollen. Du cyathèque sort également une tige avec une boule un peu aplatie d'une couleur plus claire. Elle est la 'fleur' femelle et elle porte quelques styles. La grande boule verte en bas est une 'fleur' femelle qui commence à developper des graines.






Une graine mûre c'est coincée entre deux bractéoles. La tache pâle au sommet de la graine est un élaiosome, spécialement conçu pour attirer les fourmis. Les fourmis adorent, et portent les graines avec les elaiosomes vers leur nid pour nourrir leurs larves. La graine n'est pas mangée et germe l'année après.



11 mars 2016

Lamier hybride


Des tiges carrées sont étalées au ras du sol, dans un coin de jardin potager ou un champ. Elles portes des petites feuilles dentées tirant vers le pourpre.



Le Lamier hybride (Lamium hybridum) ressemble beaucoup à son frère un peu plus grand le Lamier pourpre, mais les tiges de celui-ci sont plutôt debout. Les deux espèces poussent dans les mêmes types de milieux. Mais, parce que l'un (le pourpre) est beaucoup plus commun que l'autre (l'hybride), il y a, obligatoirement, une différence dans les exigences des deux espèces.










Un peu cachées entre les feuilles on voit les petites fleurs roses.



27 février 2016

Isopyre faux-pigamon


Voilà l'Isopyre faux-pigamon (Isopyrum thalictroides) qui commence juste à fleurir. Comme beaucoup de plantes elle est précoce cet année. On a de la chance quand on peut la photographier, elle est très rare en Dordogne. Mais il se peut qu'on la néglige, elle est tellement ephemère.




Tout à cette plante est délicat, les tiges grêles, les feuilles finement découpées, et les fleurs comme celles d'une petite Anémone sylvie. Elle pousse exclusivement dans les sous-bois humides et un peu sombres (mais pas trop), de préférence proche d'un ruisseau, comme ici. Dans quelques semaines toute la plante aura disparu, feuilles, fleurs et fruits. Les racines restent dormantes dans le sol jusqu'au printemps prochain.


19 février 2016

Scille à deux feuilles



Toujours un plaisir de la trouver dans un sous-bois humide, la Scille à deux feuilles (Scilla bifolia). Oui, elle a presque toujours deux feuilles.