Dans ce blog vous trouverez des portraits de quelques centaines de plantes et fleurs sauvages du Périgord. Au fil des saisons des nouvelles images seront ajoutées.

Corine Oosterlee est botaniste et photographe plasticienne. Son site corineoosterlee.com.


9 août 2016

Campanule à feuilles rondes


Des petites clochettes bleues poussent dans l'herbe haute au bord d'un chemin. La Campanule aux feuilles rondes (Campanula rotundifolia) commence à fleurir à la fin de l'été et continuera jusqu'aux premières gelées, et on la trouve presque partout. La sècheresse d'août ne la gêne pas trop.





Ses tiges fines portent les fleurs également fines, des clochettes ouvertes en étoile de cinq pointes.





Mais pourquoi elle s'appelle Campanule à feuilles rondes? On voit à peine de feuilles, et celles qu'on voit sont vraiment longilignes.





Il faut aller en arrière de quelques semaines. Au ras du sol on trouve une petite plante avec des feuilles presque rondes ou en forme de coeur, des feuilles longues et étroites, et tous les formes entre les deux. Quand la Campanule à feuilles rondes commence à faire des nouvelles pousses elle produit des feuilles rondes, et quand la saison avance elle fait des feuilles de plus en plus ovales, et après, des feuilles presque linéaires. Quand, enfin, la floraison commence, les premières feuilles qui sont rondes ont déjà fané.




21 juillet 2016

Fumana des montagnes


Il fait chaud, le soleil tape, les plantes commencent à griller.





Les feuilles du Fumana des montagnes (Fumana ericifolia) commencent déjà à prendre une couleur d'automne. Ce petit arbuste pousse au ras du sol dans les prairies et friches ensoleillées sur calcaire. Malgré son nom elle préfère la plaine ou les collines.




Maintenant on voit surtout les fruits couleur rouille, avec ça et là encore une fleur.

Pour voir les fleurs il faut partir de bonne heure, la floraison de ce petit hélianthème est éphemère et les pétales tombent après quelques heures.







Il y a plusieurs espèces de Fumana, chez le Fumana des montagnes les fleurs sont portés par un pédicelle long qui se courbe vers le bas après la floraison.



9 juillet 2016

Gaillet divariqué


Le Gaillet divariqué (Galium divaricatum) est trop subtile pour être vu facilement. On regarde à travers un nuage de fines tiges et fruits minuscules et on voit surtout l'herbe qui pousse derrière la plante. Avec l'appareil photo c'est un peu plus facile, on met la mise au point sur la plante et les brins d'herbe disparaissent dans le flou.






C'est un vrai gailllet, des tiges chaotiques qui poussent dans tous les sens, apparemment sans trop de respect pour la loi de la gravitation. On ne sait pas où la plante commence et où elle se termine.





Les tiges carrées portent quelques feuilles verticillées aux noeuds. Des touts petits poils rudes les donnent un aspect scabre au toucher.





Quant aux fleurs, elles existent mais on ne les voit pas sans une bonne loupe. La corolle mesure au maximum un demi millimètre. Une petite bosse rougeâtre ou rose sur les jeunes fruits, c'est tout. En théorie elles sont en forme d'une étoile à quatre points, comme chez les autres gaillets, mais cela reste théorie parce qu'on ne peut pas les bien voir.








Après la floraison, les fleurs au moins respectent la force de la gravitation, les petits fruits sont pendantes sur des pédoncules courtes, et c'est ce caractéristique qui distingue le Gaillet divariqué d'un autre espèce de gaillet tout proche. C'est aussi assez subtile...





21 juin 2016

Hélianthème taché


Quelques petales cyclopes nous regardent.





Ils sont tombées d'une fleur de l'Hélianthème taché (Tuberaria guttata).

La floraison est éphemère. On cherche l'Hélianthème taché et on ne la trouve pas, mais une semaine après il est là, en masse.



Son milieu favori est un terrain sablonneux et ensoleillé, de préférence pas trop calcaire. Ici, dans une prairie maigre sur sable il fleurit abondamment. 








10 juin 2016

Vesce à fleurs lâches


Cette petite vesce est à peine visible quand elle a terminé de fleurir. La Vesce à fleurs lâches (Ervum gracile) ne dépasse pas beaucoup les autres plantes dans cette pelouse calcaire. 



Si on regarde bien on voit que la plante est infestée par des pucerons. Chaque pédoncule porte une gousse, il y avait deux ou trois fleurs mais pas toutes les ont developpé un fruit. Avec cette espèce souvent le pédoncule est aristée, cela veut dire qu'il y a une petite pointe qui dépasse les fleurs ou les gousses.


Il y a deux semaines la Vesce à fleurs lâches était encore en fleur, très fine et élégante.








Maintenant les gousses se développent. Elles sont légèrement transparentes et on voit un rang de jeunes graines.



 
Le soleil levant fait briller les gouttelettes de rosée sur les vrilles, feuilles et gousses.



8 juin 2016

Vesce jaune


Dans une prairie riche en fleurs la Vesce jaune (Vicia lutea) pousse en grandes quantités. En fait, elle n'est pas jaune du tout, ses fleurs sont plutôt blanches. Avec ses vrilles elle s'attache aux herbes ou à ses congénères.



On voit qu'elle est visité par beaucoup d'insectes. Comme beaucoup d'autres vesces, la Vesce jaune a une tache noire sur les stipules. Cette tache émet une substance sucré qui attire les insectes, surtout les fourmis l'adorent.




Aussi les Téléphores fauves (Rhagonycha fulva) aiment la Vesce jaune. Ils se rassemblent en masse sur les plantes pour rencontrer un partenaire et s'accoupler.

En parlant de nuptiales, parmi les fleurs se cache aussi une araignée, une Pisaure admirable (Pisaura mirabilis) mâle qui porte un colis entre ses pattes, son cadeau de noces.



Il cherche une femelle et la porte une proie enveloppé dans de la toile. Si il viendrait les pattes vides, la femelle le mangerait tout de suite sans qu'il puisse s'accoupler avec elle. Le cadeau va la occuper pendant qu'il la féconde et avec un peu de chance il s'en sortira sain et sauf !






3 juin 2016

Deux coronilles


Cela saute aux yeux, la Coronille naine (Coronille minima) est jaune.





Elle est une plante vivace qui forme des touffes denses pleines de couronnes de fleurs. Cet année elles ne sont pas tellement naines, la pluie les a fait pousser hors de norme, même dans les lieux arides qu'elle préfère.





On ne voit à peine des feuilles, il y a tellement de fleurs ! Les petites folioles, une dizaine par feuille, sont épaisses, comme coupés d'une feuille de silicone.

Apparemment la même type de silicone a été utilisé pour couper les feuilles de l'autre Coronille ci-dessous, la Coronille scorpioïde (Coronilla scorpioides). Ils sont de la même couleur vert glauque, mais plus grandes et irregulières.



Les fleurs sont petites et les fruits sont longues. En fait, les gousses ressemblent la queue d'un scorpion.





Ici elle pousse dans un champ de culture, mais on peut également la rencontrer dans une pelouse calcaire sèche.