Ce cercle sur un côteau calcaire est un rond de sorcières (ou, suivant ses croyances, une cercle de fées). Les plantes vivaces ne poussent pas tellement bien dedans, le mycélium de champignon qui est à son origine a épuisé ou même empoisonné le sol.
Cela laisse de la place aux autres plantes, à celles qui ne supportent pas la compétition de plantes plus grands et gourmands, et qui n'ont pas besoin de beaucoup de nutriments pour vivre. Ce sont pour la plupart des petites annuelles qui poussent au printemps. Très intéressant pour les botanistes! Au moment de la photo, une journée pluvieuse de mi-juin, on voit qu'il n'y a plus beaucoup de vert à l'intérieur du cercle, les plantes qui l'habitent ont déjà fait des graines et sont en train de mourir.
Le rond ci-dessous à l'air très différent. Pas seulement pour sa forme de 'S' et les traces de sangliers mais aussi par sa végétation qui est dominée par une masse de petites graminées. La Vulpie à queue de souris (Vulpia myuros) a déjà pris la couleur de foin. Mais le principe est le même.
Regardons de près.
Devant les épis courbées de la Vulpie à queue de souris on voit des longues tiges raides et vertes avec à peine quelques toutes petites feuilles et une ou deux petites fleurs lilas. Pas évident, sauf si on regarde bien. L'oeillet prolifère (Petrorhagia prolifera) est, à lui seul, assez discrèt.
Mais, dans des endroits propices à sa croissance il peut apparaître avec des centaines d'exemplaires et en ce cas, il est incontournable. Il a besoin d'un lieu aride, sec, caillouteux et pauvre avec le sol dénudé. Certains ronds de sorcière sont comme faits spécialement pour lui, et voilà!
Il ne montre que une fleur en même temps. Mais entre les bractées au-dessous de cette fleur il y a du stockage des boutons, après cette fleur-ci il y en aura des autres.
Pourquoi s'appelle-t-il Oeillet prolifère ? Parce qu'il peut avoir beaucoup de descendants quand les circonstances sont bonnes ou parce qu'il fait beaucoup de petites fleurs ?